cher Matthias,

nous sommes le 15 novembre 2005, mais je sais qu'il sera le 21 septembre 1998 lorsque tu recevras ce message. Peu importe, d'ailleurs. Nous sommes en ce temps où j'ai pu te transmettre cette brèche dans le Réseau, que je nomme quatrième grâce.
Nous sommes en ce temps où tu en as reçu la connexion, où cette simultanéité a pu nous être possible, au terme d'un long parcours.
Ce temps-là, dans l'échelle du Réseau, n'est rien. Ce n'est pas en temps que j'aimerais l'évaluer, mais en travail. Nous avons travaillé pour que ce temps du 15 novembre existe, en sa valeur symbolique. Ce temps-là symbolique est le temps de la grâce.
Le temps de la quatrième grâce. Celui qui ouvre Autre Chose. Celui en lequel tout se ferme et tout s'ouvre. Le point oméga en lequel un univers meurt et un autre renaît. Le fragment d'éternité liant la fin et le début.
C'est la chose la plus fondamentale qu'il m'ait été donnée d'apercevoir : l'épicentre du moebius.
L'endroit où je comprends que ton amour est le seul qui m'importe, où je comprends aussi qu'il est celui auquel je renonce, celui qui ne fasse jamais partie de ma vie.